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Mes chers lecteurs,

Quand j’ai raconté à mon amie Sylvie que je faisais des jeûnes intermittents, et des incroyables changements que j’avais remarqué sur mon corps, elle a levé les yeux au ciel.

« Mais c’est mauvais pour ta santé ? » m’a-t-elle dit.

En soit, je ne peux pas lui en vouloir.

Comme beaucoup de personnes autour de nous, Sylvie a été « formatée » par ce qu’on entend partout au sujet du jeûne :

  • Qu’il ne faut jamais, au grand jamais « sauter un repas »
  • Que le jeûne met le corps en mode « famine »
  • Que si on jeûne, on va se goinfrer au prochain repas, et que ça entraine le surpoids et l’obésité
  • Que ça nous prive de plein de bons nutriments
  • Que ça fait perdre du muscle, mais pas de la graisse
  • Ou encore juste que « c’est du grand n’importe quoi »

Même certains médecins, comme le très populaire Dr Michel Cymes participent à promouvoir ces FAUSSES idées reçues.

Récemment, il a déclaré que le jeûne, « C’est faire le plein de vide ! Pour quels résultats ? Aucun ! »

Toutes ces rumeurs me font bondir.

Surtout quand on sait que des centaines et des centaines d’études prouvent les bienfaits du jeûne sur l’organisme.

Rien qu’en 2021, 8 138 études sur le jeûne ont été publiées !

J’y reviens dans 3 minutes.

Mais avant, j’aimerai revenir sur les raisons de la mauvaise réputation du jeûne.

Car elle ne sort pas de nulle part.

En réalité, il y a 2 raisons principales qui ont fait que cette pratique millénaire autrefois unanimement pratiquée et plébiscitée a perdu de son influence :

1. La première raison, c’est que dans les années 1960, une expérience de jeûne un peu hasardeuse a « mal tourné » [1].

Des médecins qui ont voulu jouer aux « apprentis sorciers » ont placé des patients qui voulaient maigrir dans des conditions de jeûne prolongé.

Pendant 30 jours, les patients n’ont quasi pas mangé.

Il y a eu des décès, car bien évidemment, se voir priver de nourriture pendant aussi longtemps est extrêmement dangereux, et n’apporte aucun bienfait.

2. Au même moment, les géants de l’industrie agro-alimentaire ont commencé à largement diffuser des publicités faisant la promotion du « goûter », du « snacking », et des en-cas.

Le but : nous faire croire que nous avons besoin de grignoter toute la journée, pour nous faire consommer plus.

Ils vont même plus loin, et prônent la multiplication des « collations » tout au long de la journée, sous couvert que c’est bon pour la santé.

Résultat ? on mange de plus en plus souvent.

Regardez ce graphique.

Il montre l’évolution du nombre de repas pris au fur et à mesure du temps.

En 1977, la majorité des gens mangeait 3 repas par jour.

En 1994, 4 repas par jour.

Et en 2003 ? Entre 4 et 6 repas par jour !

Et aujourd’hui, je pense que c’est encore plus.

Pour ma part, pendant des années, ma journée a été rythmée par les repas

A 7h, je prenais un petit déjeuner
A 10h, je reprenais un café, accompagné d’un croissant, ou d’un biscuit, parce que j’avais « un petit creux »
A 12h, je déjeunais
A 17h, je prenais un thé et « quelque chose à grignoter »
A 20h, je dînais

Et encore, ça c’était le minimum.

Je ne parle même pas des petits moments de grignotage entre les repas.

En globalité, je mangeais à intervalles réguliers de 7h à 20h, et je laissais mon corps « au repos » pendant 11h.

11h pour digérer, processer, éliminer tout ce que mon organisme avait ingéré pendant la journée.

C’est loin d’être assez.

Et à peine ce processus était-il terminé que je lui redonnais à manger le lendemain matin !

Même s’il n’en avait pas besoin.
Même si je n’avais pas faim.

Résultat : sans cesse sollicité, mon corps n’avait pas le répit nécessaire pour travailler à des processus biologiques plus importants.

Qu’est-ce qu’il se passe dans notre corps quand on mange ?

On ingère des calories, c’est-à-dire de l’énergie.

Généralement, on ingère plus d’énergie que ce que notre corps peu immédiatement utilisé.

Du coup, l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas quand on mange, va s’occuper de distribuer l’énergie :

  • Une partie va être utilisée tout de suite
  • Une partie va être stockée pour plus tard.

Après quelques heures, le taux d’insuline dans le sang diminue.

Le problème, c’est que quand on mange trop souvent, sans laisser suffisamment de temps de repos à l’organisme, le taux d’insuline reste élevé en permanence.

Notre corps développe une résistance à l’insuline, qui peut déséquilibrer la régulation du stockage de l’énergie, conduire à l’apparition de maladies métaboliques comme l’obésité ou au diabète, et favoriser l’arrivée de maladies associées.

A l’inverse, quand on jeûne, le mécanisme inverse s’enclenche : le taux d’insuline chute, et signale au corps qu’il est temps de puiser dans ses réserves d’énergie.

Les scientifiques ont montré que quand on entraine son corps à faire face à des baisses régulières du taux d’insuline, il développe une plus grande sensibilité à cette hormone.

Ça réduit la dépendance du corps au glucose, ce qui diminue les risques de développer des maladies chroniques comme un diabète de type 2 ou l’obésité.

Mais aussi :

  • Ça protège l’organisme des maladies cardiovasculaires,
  • de l’hypertension artérielle
  • et des maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Et ce n’est pas tout.

Le jeûne : un activateur de régénération cellulaire ??

En 2018, une revue scientifique a analysé les résultats de centaines d’études [2].

Et ils ont découvert que non seulement le jeûne permettait de recaler notre corps vis-à-vis de l’insuline, mais qu’il permettait aussi de déclencher l’autophagie, un processus de régénération cellulaire.

Oui. Le jeûne est un interrupteur pour la régénération de nos cellules.

Et ce pourrait être la clé pour nous permettre de vivre plus longtemps, en bonne santé.

Car en déclenchant l’autophagie, l‘organisme va détruire et remplacer les cellules vieillissantes.

Et ça se voit sur tout votre corps.

Des participants à une étude sur le jeûne ont observé que pendant et après leur période de restriction alimentaire [3] :

  • leur peau était plus lumineuse, beaucoup l’ont définie comme « plus jeune »
  • ils avaient moins de somnolence et plus d’énergie, surtout l’après midi
  • une plus grande concentration
  • plus de contrôle sur leur alimentation, et une augmentation de leur capacité à éviter les excès.

Une autre étude réalisée par des chercheurs sur des souris a aussi montré que le jeûne :

  • augmente la durée de vie moyenne
  • limite la perte de densité osseuse responsable de l’ostéoporose
  • diminue de moitié la survenue de tumeurs et réduit significativement le pourcentage de tumeurs cancéreuses
  • les maladies inflammatoires de la peau ont été réduites de moitié
    un processus de régénération des cellules souches a provoqué un rajeunissement du système immunitaire, rendant le corps plus aptes à se défendre en cas de maladies.
  • Une régénération des cellules du foie, des muscles et du cerveau a aussi été observée
  • Enfin, 3 tests cognitifs ont conclu à une amélioration de la coordination motrice et des capacités d’apprentissage et de mémorisation chez les souris âgées

J’espère que je vous aurais convaincu de tous les bienfaits du jeûne sur notre santé.

Si vous souhaitez essayer, le plus simple est de faire un jeûne intermittent, c’est-à-dire de ne plus manger après le dîner et de ne pas prendre de petit déjeuner le matin.

Personnellement, sauter le petit déjeuner pour bénéficier des bienfaits du jeûne intermittent, c’est la routine que j’ai décidé d’adopter il y a plusieurs années maintenant.

Moi aussi, il me paraissait totalement impensable de me passer du petit-déjeuner.

Je pensais que mon ventre gargouillerait toute la matinée, qu’il crierait famine, que je tomberais dans les pommes pour hypoglycémie.

Pas du tout, au contraire, j’ai une énergie folle chaque matin.

L’avantage de « sauter le petit déj », c’est que la restriction calorique est facile, plus facile que de “sauter” le repas du midi, et vous verrez que ça coupe les envies de grignoter et les fringales.

Prenez soin de vous

Charles Duval


Sources et références :

  1. https://www.sge-ssn.ch/media/Tabula_2009_1_F_Komplet.pdf
  2. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30172870/
  3. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28202779/

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